Le handicap moteur

En 1980, l'OMS a créé la Classification Internationale des Handicaps (CIH)
en trois volets : la déficience (perte ou dysfonctionnement corporel), le handicap
(difficulté à accomplir des actions physiques ou mentales) et le désavantage
(limitations dans la société). Les facteurs environnementaux influencent ces
aspects. En 2001, la CIF a succédé à la CIH, comprenant fonctions organiques,
structures anatomiques, activités, participations et facteurs environnementaux
(niveaux individuels et de services/systèmes). La loi de 2005 sur l'égalité des droits
des personnes handicapées a défini le handicap comme une limitation d'activité due
à une altération durable de fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives
ou psychiques. L'interaction entre l'individu et son environnement façonne l'impact
du handicap et détermine les obstacles ou facilitateurs pour la participation sociale.

La définition du handicap

 

En 1980, l’Organisation Mondiale de la Santé a établi une Classification Internationale des Handicaps (CIH), prenant en compte trois situations :

1. La déficience (ou invalidité), résultant d’une maladie ou d’un traumatisme, définie comme la perte (sclérose, amputation) ou le dysfonctionnement de l’une des parties du corps (organe, membre, muscle). La déficience peut être temporaire ou permanente et nécessite des interventions portant sur la personne (exemple : rééducation fonctionnelle)

2. Le handicap (ou incapacité), résultant d’une ou plusieurs déficiences, définie comme la difficulté ou l’impossibilité de réaliser des actes élémentaires physiques (se tenir debout, se lever…) ou psychiques (mémoriser). Elle peut nécessiter des aides techniques. Elle peut également être évolutive ou stable, acquise ou innée.

3. Le désavantage, conséquences du handicap par rapport à une situation sociale et qui se manifeste par la difficulté ou l’impossibilité de travailler, communiquer, suivre des cours… Il se situe à l’intersection de l’environnement social de la personne et des caractéristiques propres à l’individu.

«Les facteurs environnementaux constituent l’environnement physique, social et attitudinal dans lequel les gens vivent et mènent leur vie.»

Les facteurs sont externes à la personne et peuvent avoir une influence positive ou négative sur la performance de la personne en tant que membre de la société, sur la capacité de la personne, ou sur une fonction organique ou une structure anatomique de cette personne.

À partir de 1997, une révision du projet expérimental de l’OMS a été entreprise et a abouti, fin 2000, à la proposition d’un dispositif intermédiaire CIH-2, remodelé et adopté, en mai 2001, par l’Assemblée mondiale de l’OMS, sous l’intitulé : « Classification du fonctionnement, des handicaps et de la santé » (CIF). On y distingue cinq niveaux : les fonctions organiques, les structures anatomiques, les activités, les participations ou « prendre part à une situation de la vie réelle » (les deux niveaux des activités et des participations, bien différenciés dans le document sont artificiellement regroupés), les facteurs environnementaux qui recoupent, en partie, les « participations ».

Les facteurs environnementaux sont organisés dans la classification pour porter sur deux niveaux différents :

  • Individuel – dans l’environnement personnel immédiat de la personne, y compris des milieux comme le domicile, le cadre de travail et l’école. Ils comprennent à ce niveau les caractéristiques physiques et matérielles de l’environnement auxquelles la personne est directement confrontée, de même que les contacts directs avec les autres, qu’il s’agisse de membres de la famille, de connaissances, de pairs ou d’étrangers.
  • Services et systèmes – structures sociales, services et règles de conduite ou systèmes, formels aux informels, ayant cours dans le milieu communautaire ou dans la culture, et ayant un impact sur les personnes. Ils comprennent à ce niveau les organismes et les services liés au cadre de travail, les activités communautaires, les organismes gouvernementaux, les services de communication et de transport, les réseaux sociaux officiels, ainsi que les lois et réglementations, qu’elles soient officielles ou non, les attitudes et les idéologies.

Les facteurs environnementaux interagissent avec les composantes des fonctions organiques et structures anatomiques, et des activités et de la participation.

Pour chacune de ces composantes, la nature et l’ampleur de l’interaction pourront être précisées par le travail scientifique à venir. Le handicap est déterminé par la relation complexe entre l’état de santé d’une personne, des facteurs personnels et des facteurs extérieurs qui représentent les circonstances de la vie de cette personne. C’est pourquoi des environnements différents peuvent avoir un impact très variable sur une personne donnée présentant un état de santé donné. Un environnement peuplé d’obstacles, ou dépourvu de facilitateurs, restreindra la performance, alors que d’autres environnements, pourvus de plus de facilitateurs, permettront d’améliorer la performance. La société peut entraver la performance de certaines personnes parce qu’elle place des obstacles (par exemple sous forme de bâtiments dépourvus d’accès adaptés) ou ne met pas à disposition les facilitateurs nécessaires (par exemple des aides techniques).

Par ailleurs, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées donne la définition suivante du handicap en tenant compte elle aussi de l’interaction de l’individu avec son environnement : « constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant » (Art. L.114)